Pour cette prise en main de Warhammer Dawn of War 4 (en version pre-alpha), nous n’avons eu accès qu’à une seule et unique carte en mode Escarmouche, qui n’était autre que la démo prévue pour la Gamescom 2025. Une seule faction jouable était disponible, les emblématiques Space Marines, envoyés en renfort pour épauler la Garde Impériale acculée par les Orks. Autant dire que c’est trop limité pour juger en profondeur un jeu de stratégie, mais cette première prise en main a tout de même permis d’entrevoir des mécaniques de gameplay plutôt prometteuses.

C’est pas la taille qui compte

Warhammer Dawn of War 4

La carte de la démo se divise en une dizaine de points de ressources qu’il faut capturer ou défendre face aux Orks. Chaque zone se prend via un système de cooldown, et une fois contrôlée, on peut y ériger un Lieu Saint. Derrière ce nom pompeux Made in Imperium, se cache en réalité une sorte d’autel qui permet de générer des points de requisitions, la ressource principale du RTS.  En effet, le jeu repose pour l’instant sur trois ressources principales : les requisitions, utilisées pour toutes les productions et améliorations d’unités ; les points de Pouvoir, qui servent à débloquer des unités avancées ; et la population, qui limite le nombre d’escouades que l’on peut déployer en même temps sur le champ de bataille. Encore une fois du classique, un héritage RTS assumé que les fans devraient beaucoup aimer.

Une identité toujours aussi forte mais…

Mais ce qui frappe surtout dès les premières minutes, c’est l’identité marquée de l’univers Warhammer 40 000, parfaitement respectée. Même sans être familier avec le  lore, on se laisse happer par l’ambiance, les décors oppressants et la brutalité des affrontements.
Au cœur de la mission, on retrouve Cyrus, le vétéran sergent scout des Blood Ravens de Dawn of War 2, escorté par deux escouades d’Intercessors. Très vite, on érige un Point de Requisition pour recruter nos premières unités de Space Marines, et la magie opère : on a vraiment l’impression de commander une armée de l’Imperium. La direction artistique fait ici des merveilles. Lles bâtiments affichent une architecture gothique appréciable, la carte regorge de détails avec ses ruines massives et ses complexes industriels, et chaque escouade bénéficie d’un design immédiatement reconnaissable. L’ensemble dégage une cohérence forte et une personnalité visuelle qui s’inscrit dans la continuité des précédents épisodes. On a hâte de pouvoir en découvrir plus au niveau de la variété des maps.

Pas toujours très beau ce Dawn of War 4

Dawn of War 4

Reste que techniquement, tout n’est pas encore au niveau sur Warhammer Dawn of War 4. Difficile de dire ce que donnera le jeu dans sa version finale, mais on sent déjà un certain retard face aux standards actuels du RTS, à l’image d’un Company of Heroes 3. Les effets de lumière manquent de relief, les reflets se font discrets et les dégâts visibles sur la carte manquent de punch. On aurait aimé davantage de destruction environnementale pour renforcer la puissance des Space Marines et donner plus d’ampleur aux affrontements. En l’état, le spectacle visuel reste un peu timide. Dommage, car pour le reste, l’expérience est un vrai défouloir visuel : chaque escarmouche vire au bain de sang, la tripaille d’Ork éclabousse et voir nos guerriers de l’Imperium tailler en pièces la vermine verte est un plaisir coupable. Malgré ces limites visuelles, souris en main, on prend un vrai plaisir à enchaîner les affrontements. La brutalité et le gore fonctionnent tellement bien qu’on finit par oublier les textures un peu datées. 

D’autant que les unités à déployer pour semer la mort sont déjà assez nombreuses dans cette version d’essai. On découvre par exemple les Bladeguard Veterans, redoutables au corps-à-corps, capables de découper les rangs ennemis avec une brutalité sans appel. Plus impressionnant encore, l’énorme Invictor Tactical Warsuit, un véritable mécha bardé d’armes allant du lance-flammes pour embraser les bâtiments au, lance-grenades pour pilonner les positions retranchées, comme la mitrailleuse lourde pour cribler les Orks à distance. Absolument jouissif. Le tout peut ensuite être renforcé grâce à un système d’upgrades, qui ajoute des compétences spéciales comme un tir de barrage particulièrement efficace lorsque la vermine verte se rue en masse sur nos positions. 

Warhammer Dawn of War 4

Classique mais bougrement efficace

Pour le moment, avec la faction Space Marine contre les Orks, le gameplay de Warhammer Dawn of War 4 s’apparente surtout à un schéma classique de RTS, avec une logique de pierre-feuille-ciseaux bien connue. Les unités de base contrent efficacement certaines troupes légères, les escouades spécialisées dominent à courte portée, tandis que les véhicules ou les armures lourdes écrasent tout… à condition de ne pas tomber sur l’unité qui les neutralise en deux coups de bolter. Rien de révolutionnaire donc, mais cette structure simple a le mérite de rendre les affrontements lisibles et stratégiques, même dans le chaos visuel d’une carte saturée d’Orks. D’autant que notre armée ne fourmille pas de centaines d’unités à gérer. Le but est plutôt de trouver des tactiques intelligentes avec de petits groupes finalement assez précieux, surtout au vu des coûts de recrutement actuels. La perte d’une unité d’élite, comme un mécha, représente un véritable trou dans les finances et peut entraîner l’effondrement complet d’une offensive… ou d’une défense.

Un cadre familier donc, mais qui reste encore assez permissif dans cette démo de Warhammer Dawn of War 4. En difficulté normale, la mission proposée ne demande pas une grande dose de stratégie. En une vingtaine de minutes, la partie est pliée sans vraiment transpirer. Un Invictor Warsuit pour faire fondre les bâtiments au lance-flammes, Cyrus en soutien à longue distance, et trois escouades de Bladeguard Veterans ont suffi pour rouler sur les Orks. Selon son niveau en RTS, c’est surtout en montant la difficulté que l’on est contraint de varier davantage ses approches. On commence alors à jongler avec des Intercessors d’assaut pour repousser les vagues d’ennemis au corps-à-corps, avant d’envoyer derrière des unités de mêlée pour achever le travail. En parallèle, une escouade d’Eliminators permet de harceler l’adversaire à distance, histoire de l’affaiblir avant l’impact. L’IA adverse, sans être redoutable, fait preuve de bravoure en lançant régulièrement des assauts sur les points de ressources pour tenter de les capturer ou de nous les reprendre. Un bon point, surtout quand on se souvient de son côté assez paresseux dans l’épisode précédent. En difficile, elle s’enhardit nettement et tente de belles manœuvres, même si tout n’est pas encore totalement abouti.

C’est en tout cas dans ces modes plus exigeants que le héros Cyrus révèle tout son potentiel. Son skill tir de précision meurtrier devient alors une arme tactique indispensable, là où en difficulté intermédiaire il n’est presque pas nécessaire de l’utiliser. L’accumulation de points permet en parallèle de débloquer des capacités de soutien efficaces : cri de ralliement pour renforcer le moral et la précision, frappe chirurgicale par bombardement ciblé, ou encore bombardement orbital capable d’anéantir une armée entière ou de raser une base. L’efficacité est indéniable… mais là encore, le spectacle manque un peu de grandeur visuelle, avec des effets trop sages pour vraiment impressionner. On sent que le jeu en est encore à un stade finalement assez précoce de développement.

Dawn of War 4

ON L’ATTEND… AVEC IMPATIENCE

Malgré quelques défauts, Warhammer Dawn of War 4 envoie déjà quelques signaux encourageants. La construction de bases, la gestion des ressources et la brutalité des affrontements renouent avec l’ADN de la saga, tandis que l’identité visuelle de Warhammer 40 000 reste plus forte que jamais. Certes, la technique demande encore un vrai polish et l’on attend de voir ce que donneront les autres factions ou la campagne solo, mais souris en main, le plaisir est bien là. On se surprend à sourire devant chaque escarmouche sanglante, chaque cri de ralliement ou chaque Ork réduit en charpie. Il reste bien sûr à voir si Relic parviendra à concrétiser ces promesses avec davantage de contenu, une campagne solide et un polish technique digne des standards actuels. Mais après un troisième épisode en demi-teinte, cette première prise en main redonne clairement envie d’y croire. Dawn of War semble prêt à retrouver sa gloire passée.